On prendra pour exemple une peinture de fleurs de Joanny Maisiat: fleurs de pommier doubles, aubépines, giroflées, pensées et cytises dans un petit vase à col étroit.
Il est plus facile d'ajuster les contrastes sur une toile pas tout à fait blanche lorsqu'il s'agit d'une copie.
La veille, passez au chiffon sur votre toile un glacis à l'essence teinté de terre d'ombre brûlée: vous obtiendrez un fond bis prêt à recevoir le dessin. |
| Il y a peu de chances que vous disposiez de l'original. Choisissez donc une bonne reproduction (livre ou photo de bonne qualité). Photocopiez-la et décalquez les contours de l'image à reproduire en laissant de côté les trop petits détails. Agrandissez à la taille désirée (ici, à droite, quatre feuilles A4 ont été imprimées puis scotchées l'une à l'autre). Fixez un côté du dessin au support à décorer avec du papier collant et glissez sous le motif une feuille de carbone de couturière (jaune ou rouge, sur le fond bis il sera juste assez visible). Décalquez le motif sur le support. |
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Une fois le dessin reporté à sa taille définitive sur le support, chargez un pinceau fin à poils souples de peinture terre d'ombre brûlée en utilisant uniquement du white spirit (ou de l'essence de thérébentine) pour diluant.
Repassez les contours du dessin avec la peinture.
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Laissez sécher (quelques heures, 24h maximum seront nécessaires, le diluant étant de l'essence pure).
Ne vous encombrez pas de détails, ils seront recouverts par les couches ultérieures. Par contre soignez les contours.
Décalquer au carbone n'est pas traditionnel et loin du fusain et de la mise au carreau mais ça va plus vite et ne nuit en rien...
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| Première phase de mise en couleurs: utilisez là encore uniquement de l'essence pour diluant (ça sèche plus vite et vous devez travailler gras sur maigre). L'essence est maigre et doit être située dans les couches du dessous. Tâchez de vous approcher au mieux des couleurs recherchées mais elles seront retravaillées plus tard. Couvrez chaque surface de la couleur uniforme dominante qui lui correspond et, par pitié, ne vous laissez pas aller à commencer un modelé à ce stade! C'est inutile on va tout recouvrir. Utilisez une peinture fluide. |
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Voilà un détail de l'opération. Soignez bien les contours des surfaces et vérifiez que vous n'avez pas commis d'erreur en copiant (et oui de temps en temps on s'emballe, on s'emballe et on fait toutes les fleurs violettes alors qu'il y en a une jaune au milieu!)
Chassez les poux.(les" poux" ce sont les petits points de toile vierge qui peuvent être oubliés au contact de deux surfaces par une pinceau trop timide. C'est vilain. Remplissez les de couleur.)
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| Laissez sécher. 24 h à trois jours si vous n'avez pas dilué suffisamment votre peinture pour cette couche de fond qui, répétons-le, n'est qu'une mise en couleur donc: pas d'épaisseur à ce stade surtout! Si un contour est imparfait ce n'est pas grave mais vous pouvez le corriger pour ne pas accentuer l'erreur par la suite. Attention à ne pas brouiller vos couleurs par trop de repentirs. |
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| L'étape suivante se fait avec une peinture moins fluide mais en demi-pâte et diluée cette fois avec votre médium habituel. Commencez à placer les ombres et cherchez à copier la couleur du modèle le plus précisément possible (c'est là que vous allez de plus en plus apprendre l'art du mélange, rien de tel qu'une copie: on ne peut pas se contenter d'à peu-près dans la nuance). |
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En fin de séance, blaireautez légèrement les contours (blaireauter: effleurer avec un pinceau souple pour fondre légèrement les surfaces contigües) Cette fois c'est plusieurs jours qu'il va falloir attendre (au plus quinze jours environ) car l'huile de la peinture est lente à sécher.
Avant de poser une couche de peinture supplémentaire, recouvrez la zone à peindre de vernis à retoucher pour améliorer la cohésion des couches entre elles sinon vous aurez des "embus": zones mates alternant avec des zones brillantes dues à l'absorption inégale de l'huile des couches supérieures par la peinture des couches inférieures.
Une séance supplémentaire minimum pour "monter la pâte"(il faut de la matière sur une peinture à l'huile), accentuer le modelé, affiner la couleur, ajouter les détails. |
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Cette fois la peinture sera plus rapide à sécher car la ou les couches inférieures auront absorbé l'huile contenue dans les couches supérieures et la dernière sera plus sèche au contact en superficie au moins.
C'est là que vous pouvez utiliser des glacis pour préciser le modelé ou renforcer une teinte ou une ombre. |
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| Pour vernir avec un vernis à tableaux il vous faudra attendre en principe 12 mois que l'huile ait gagné la profondeur mais vous pouvez recouvrir le tableau de vernis à retoucher dès qu'il est parfaitement sec pour lui donner un brillant plus satisfaisant en attendant. |
Legislation: Point particulier concernant les copies: elles doivent être executées sur un support dont les dimensions sont différentes de l'original ceci afin de ne pas tenter de la faire passer pour un original (preuve de votre bonne foi en quelque sorte). Elles sont en général signées au dos du nom du copiste mais en aucun cas du nom du peintre d'origine, cela va de soi. Mais vous pouvez mentionner sur la toile elle-même copie exécutée par...(vous!).
Conseil de Marie-Laure Jousselin* (artiste peintre et copiste):"le dessin est la structure même du sujet à reproduire et son volume (à rectifier si besoin) doit s'harmoniser aux dimensions du support ." |
| Enfin, n'essayez pas de réaliser une copie de tableau ancien à l'acrylique. Le medium de la peinture acrylique et sa rapidité de séchage ne se prêtent pas du tout à la réalisation de modelés tels qu'on se plaisait à les rendre dans les siècles précédents même si c'est un merveilleux matériau pour la réalisation d'oeuvres contemporaines! Par contre, certains artistes réalisent l'ébauche à l'acrylique et poursuivent à l'huile, c'est, dans cet ordre, parfaitement compatible. |
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